L'arthrodèse lombaire est une opération connue de longue date en chirurgie de la colonne vertébrale; les premières procédures remontent maintenant au début du 20ème siècle avec Albee 1911 et Campell 1925 .
Son but est d'obtenir une fusion
(consolidation)
définitive entre plusieurs pièces osseuses mobiles en temps normal.
Initialement, la procédure se réalisait par décortication des structures osseuses à l'arrière de la colonne tout en y apportant de l'os prélevé fréquemment au niveau du bassin.
Les suites de l'intervention se caractérisait par le port d'un corset rigide (voir plâtré) durant au minimum 3 mois.
L'apparition de l'instrumentation a clairement révolutionné cette procédure et notamment l'arrivée de vis placées au sein des vertèbres
(vis pédiculaires).
Cette évolution technique fut décrite pour la première fois en France par le Professeur R. Roy-Camille dans les années 70.
Par la suite, différents systèmes se sont développés devenant de plus en plus performants, moins encombrants et plus fiables.
L'objectif principal de ces différents systèmes est de maintenir immobile le segment rachidien concerné durant la période de consolidation de l'arthrodèse réalisée toujours par décortication osseuse et apport d'os.
Actuellement, l'os utilisé pour obtenir cette fusion peut toujours être prélevé sur le patient durant la procédure; ce geste est cependant associé à un taux non négligeable de désagréments (douleur, engourdissement,..).
De nos jours, il existe d'autres alternatives à ce prélèvement notamment l'os lyophilisé provenant de la banque d'os ou les substituts synthétiques (hydroxyapatite /phosphate tricalcique/ protéine inductrice de la formation osseuse).
Ces substituts permettent d'obtenir la consolidation osseuse sans nécessiter un geste de prélèvement supplémentaire et limite donc la morbidité de la procédure.
Cependant, ces substituts présentent un taux de consolidation de la greffe infèrieur par rapport à l'os natif du patient.
Les arthrodèses peuvent, de nos jours, être réalisées de différentes manières; traditionnellement
l'approche dorsale médiane
reste une technique de choix, fiable et rapportant de bons résultats dans la littérature.
L'apparition de la notion de chirurgie moins agressive (dite minimale invasive) a permis la naissance de subtilités techniques rendant le geste plus léger et moins douloureux pour le patient.
L'objectif de cette chirurgie dite minimale invasive est de réaliser un geste "identique" à une chirurgie conventionnelle tout en rendant la procédure moins traumatisante pour les tissus et offrant donc un véritable bénéfice pour le patient.
Ceci peut être obtenu par la réalisation d'incisions plus courtes, par des approches différentes de la colonne empruntant les espaces naturels anatomiques et permettant d'obtenir donc un geste moins agressif notamment en terme d'épargne musculaire.
Ces approches apportent une diminution des douleurs post-opératoires et donc une convalescence plus rapide et mieux supportée pour le patient.
La période de rééducation pourra être également débutée plus rapidement aboutissant à un restauration plus hâtive de l'autonomie.
Cependant, à aucun moment, les avantages des techniques minimales invasives ne doivent être privilégiées au détriment du but final du geste c'est-à-dire obtenir une fusion entre deux ou plusieurs vertèbres.
Les différentes approches possibles intégrant ce concept de chirurgie moins agressive sont soit des techniques purement
percutanées
, soit des approches postérieures par courtes incisions
(Wilste)
, les abords intra-abdominaux latéraux
(lombotomie)
ou les abords intra-abdominaux antérieurs purs
(ALIF)
.
Cette période débute dès la sortie du bloc opératoire.
Durant les premières heures un repos au lit est conseillé en décubitus dorsal.
Des bas de contention vous seront placés durant la totalité de votre séjour hospitalier et devront être porté 6 semaines environ.
Des injections d'anticoagulant serons réalisées aussi pour la prévention des phlébites (30 jours).
Le premier lever; sera tenté si possible le lendemain de l'intervention avec l'aide des kinésithérapeutes, mais bien souvent celui-ci sera réalisé au deuxième jour.
Dans le cas d'une arthrodèse postérieure, une pompe à visée antalgique sera placée pour deux jours ; lors d'une approche latérale ou antérieure, un cathétaire également à but antalgique sera positionné le long de la cicatrice.
Les drainages de la plaie sont enlevés, en général, après 48 heures ; en cas d'approche antérieure ou antéro-latérale aucun redon sera placé durant la procédure.
Un moyen de contention souple sera prescrit pour 6 semaines afin de protéger la musculature fraîchement agressée ou d'éviter les éventrations lors des approches antérieures.
La rééducation lombaire sera envisagée en général 6 semaines après l'intervention afin de permettre une bonne cicatrisation musculaire ; son but va être de renforcer la musculature fraîchement agressée tout en luttant contre les douleurs lombaires résiduelles.
Le temps nécessaire pour l'obtention de la fusion entre les vertèbres concernées est d'au moins 3 mois, la période de convalescence va dès lors prendre un laps de temps certain pouvant atteindre 6 mois.
Dès le retour au domicile, une reprise progressive des activités journalières est souhaitée en fonction du seuil de la douleur ; le seuil limite de charge déconseillé durant les 12 premières semaines est de 10 kg environ.
La reprise des activités professionnelles est autorisée pour les travaux les plus légers entre la 6ème semaine et le troisième mois ; en ce qui concerne les travailleurs lourds, l'incapacité postopératoire peut dépasser 6 mois.
La conduite peut être reprise au delà de la sixièmes semaine sur des petits trajets, les voyages comme passager sont autorisés d'emblée.
La reprise des activités sportives peut s'entrevoir à partir du troisième mois pour la majorité des sports sauf pour les sports à hautes énergie (6 mois).
Lors de votre passage en consultation, un document d'admission vous sera remis ainsi qu'une demande de scanner pour le système de navigation rachidienne.
Sur le bon d'admission figure vos coordonnées, le nom de votre chirurgien ainsi que le site hospitalier où aura lieu l'intervention.
Il y sera aussi indiqué la procédure à réaliser en détails, la date d'admission (la veille de l'opération en général) ainsi que la date de l'opération.
Le niveau concerné ainsi que le coté symptomatique s'y trouveront bien évidemment.
Comme vous rentrez la veille de l'intervention, il ne vous sera pas demandé de venir à jeun (absence d'aliment sur une période de plus de 8 heures).
Ce document devra être remis auprès de notre service de réservation afin de vous enregistrer (réservation chambre ainsi que la plage opératoire) ; ceci peut être réalisé sur n'importe quel site du GHDC.
De façon systématique, une visite préopératoire sera programmée afin de régler tout l'aspect anesthésiologique, de prévoir l'arrêt des différents médicaments "à risque" (glucophage, sintrom, aspirine, asaflow, plavix, ticlid,...).
Un bilan biologique complet sera effectué lors de cette visite associé, en général, à un électrocardiogramme et un bilan radiologique pulmonaire (sauf chez les patients jeunes).
Lors de cette visite, il vous est conseillé d'apporter tous les documents médicaux en votre possession ainsi que la liste complète de vos médicaments.
Le jour de votre admission, vous serez revus par l'anesthésiste de garde qui vérifiera toutes vos données afin d'optimaliser votre prise en charge ; de plus, votre scanner sera réalisé afin d'utiliser le système de navigation durant la procédure.
De façon systématique, votre chirurgien passera répondre à vos dernières questions, réévaluer le bilan de votre situation tout en relisant vos examens, marquer éventuellement par un bracelet le membre symptomatique ; il vous sera aussi demandé de rapporter les différents examens en votre possession en vue de l'intervention (surtout ceux réalisés en dehors du GHDC).
Dans le cadre de la lutte contre les infections nosocomiales, un savon désinfectant (iode) vous sera remis pour votre toilette personnelle et le site opératoire sera préparé; (désinfection, rasage,..).
A partir de minuit, il vous sera demandé de ne plus boire ni manger ; votre traitement habituel sera géré par nos anesthésiste.
L'heure de votre intervention vous sera informée par votre chirurgien ainsi que par l'anesthésiste lors de leurs passages (variable en fonction des aléas).
Vous verrez votre chirurgien encore juste avant votre opération ainsi que dans les suites immédiates où un examen neurologique complet des membres inférieurs sera réalisé.
Votre chirurgien passera journalièrement dans votre chambre s'informer de votre état de santé et prendra les informations complémentaires auprès du personnel infirmier.
Le kinésithérapeute passera le lendemain de votre intervention ainsi que le surlendemain pour effectuer le premier lever.
Lors de votre sortie, vous recevrez des documents comprenant une lettre pour votre médecin de famille relatant votre hospitalisation, une attestation pour l'infirmière (soins de plaie et injections), des prescriptions médicamenteuses ainsi qu'éventuellement une prescription de kinésithérapie.
Si vous voulez obtenir de plus amples détails sur cette maladie, vous pouvez visiter les pages d'informations de la société européenne du rachis destinées aux patients (patient line).
Ces données ont étés récoltées parmi les membres de cette société directement en fonction des lignes de bonnes pratiques guidées par les données scientifiques prouvées.
Le lien suivant vous permettra d'accéder à ces pages:
rachis lombaire